La Lorgnette Indiscrète

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L'empreinte écologique - 1 juin 2012

Qu’est-ce qu’une empreinte écologique ?

 

            Chaque espèce occupe une « niche écologique » : elle possède une place spatio-temporelle dans les écosystèmes et joue un rôle indispensable dans le fonctionnement, la dynamique, l’évolution de celui-ci. Elle possède donc un « impact » précis, résultat d’une longue co-évolution des éléments du système considéré, de l’ensemble des écosystèmes. Prenons l’exemple d’un animal bien connu de nous : la fourmi…enfin les fourmis vu qu’il en existe probablement 20 000 espèces …près du double des espèces actuellement connues !

Notre « fourmi » des jardins (par exemple les petites fourmis noires du genre « Lasius »…ou du genre « Myrmica »- fourmis rouges) établissent leur nid dans la terre et élaborent en surface un tumulus de terre très fine : nous pouvons dire pour comprendre la notion envisagée, que leur impact sur le sol est constitué principalement par les actions suivantes : brassage, aération, incorporation de matières organiques dans le sol, modifications physico-chimiques donc. De plus ces insectes, comme tout être vivant, respirent et à ce titre consomment du dioxygène et rejettent du dioxyde de carbone…et comme tout être hétérotrophe, doivent trouver leur source de matières organiques dans leur alimentation : les fourmis ont des régimes très variés et variables selon les circonstances et occupent une place clé dans les réseaux alimentaires : ce sont souvent des prédateurs importants.

Voilà donc un aperçu de ce qu’est une « impact écologique ». Il est important d’avoir à l’esprit que l’estimation de cet impact est des plus complexes à formuler.

 

            Pour l’Homme qu’en est-il ?

            En réalité le concept «d’empreinte écologique » est destiné à évaluer l’impact de l’Homme et de ses activités sur la nature.

Cette notion est importante pour exprimer les craintes que notre « boulimie » ne dépasse la capacité de production (biocapacité = surface * bioproductivité)et de résilience de nos écosystèmes (capacité d’un écosystème à reprendre un fonctionnement « normal » après des perturbations). Nous pouvons traduire cela simplement : si notre empreinte écologique dépasse la biocapacité des écosystèmes, nous épuisons ces derniers de façon irrémédiable (c’est la notion de « dépassement écologique »). Lorsqu’une société est en « dépassement écologique » elle  déprécie le capital naturel en puisant dans les stocks.

 

            L’OCDE la définit comme la « mesure en hectares de la superficie biologiquement productive nécessaire pour pourvoir aux besoins d’une population humaine de taille donnée ».

            Cette empreinte mesure les surfaces terrestre et aquatique nécessaires à la production de nos besoins d’une part, à l’absorption de nos déchets d’autre part. Ces mesures, en hectares « globaux » (hag) (1) s’expriment à différentes échelles : d’une population, d’une personne et même d’une activité ( par exemple impact de la voiture : ressources nécessaires à l'extraction et au transport des matériaux constitutifs, à sa fabrication, son fonctionnement et son élimination.)…Tout un programme !

            Donc globalement on estime pour l’Homme : sa consommation, son absorption, ses émissions de déchets. Le but de cette série d’articles est de proposer des solutions « sobres », faciles  à mettre en œuvre à l’échelle individuelle, mais aussi collective afin de réduire notre empreinte écologique d’une part, et d’ouvrir un espace d’échanges d’idées, d’expériences…et d’en discuter d’autre part!

 

            Par ailleurs, comme nous sommes dans un monde « limité » - nous ne vivons que sur UNE seule Terre- ,  il tombe sous le bon sens que la notion de « développement durable », en associant deux termes opposés (comment un développement peut-il être durable dans un monde à ressources limitées ?!!!!!!), soit  un « palliatif »  trompeur, un terme qui nous donne bonne conscience pour continuer à consommer de plus en plus, favoriser « la croissance »…Ah oui j’oubliais on consommera « vert » !

            En réalité ce concept est une vaste arnaque mise en place par les tenants d’un système capitaliste qui s’écroule lamentablement et nous conduisant vers un « capitalisme vert – bonne conscience » en s’appuyant fermement sur d’innombrables approches « scientifiques ». Ces personnes certainement très sincères (naïves ?) ont une réflexion, probablement et certainement très pointue –trop pointue ?- mais qui manque très certainement d’une vision plus globale, plus large…osons dire « holistique » ?

 

Bernard Masson

 

 

(1) hag : hectares ayant une productivité égale à la productivité moyenne

 

 



01/06/2012
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